LE LAC INLE

Je suis dans le bus VIP de nuit qui part de Yangoon vers le lac Inle, dans l’est de la Birmanie. Confortablement installée, j’arrive à Nyaung Shwe à 6 heures du matin. Il fait relativement frais, le lac se trouvant à 885 m d’altitude. A la recherche de la guesthouse oú je vais passer 3 nuits, je découvre une bourgade oú se mêlent activités rurales, de pêche, et touristiques depuis quelques années. Peu de routes goudronnées, mais un quadrillage de chemins sablonneux oú vivent poules, vaches, chiens…

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Nyaung Shwe est relié au lac Inle par un chenal d’environ 7 kilomètres. Aujourd’hui, partir de Nyaung Shwe et faire le tour du lac est l’activité « phare » proposée avec insistance aux touristes. Ce sont de longues barques plates et effilées, équipées d’un moteur, puissant, bruyant et crachotant qui embarquent 4 ou 5 personnes, calées en file indienne au fond de leur fauteuil, vers des boutiques situées sur les bords du lac ou autres lieux de curiosités (femmes girafes).

Le lendemain  matin, réveillée par le chant du coq, je pars découvrir le petit village de Maing Tauk. C’est un village flottant autour duquel s’étalent des jardins également flottants. Les plate-bandes sont d’ abord construites verticalement : sur des piquets de bambous fichés dans le fond  (le lac est peu profond) poussent des plantes grimpantes et touffues qui serviront de ‘matelas’ aux futures cultures. Une fois l’ épaisseur suffisante, l ‘ ensemble est couchée sur la surface de l’eau et fixée de nouveau dans le fond par des piquets de bambou. Tout y pousse : tomates, aubergines, petits pois, etc..

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L’autre côté du lac est différente, plus vallonnée (en vélo on s’ en aperçoit vite ). D’ un chemin, aprés avoir gravi 150 marches on accéde à un temple qui offre une vue magnifique sur le lac.

Le marché de Nyaung Shwe est un festival de couleurs, de senteurs et de curiosités. Un peu à l’écart, se trouve des vignobles qui proposent des dégustations…je n’y suis pas allée.

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Obtention du visa chinois à Yangoon

Une histoire vécue !

Pour le dépôt des dossiers, l’ambassade de Chine située á 5 kilomètres du centre de Yangoon, ouvre ses grilles du lundi au vendredi de 9h à 11h.

Premier jour : dés 9h, une vingtaine de personnes se pressent déjà dans la salle. Rien d’anormal si ce n’est ce stress qui  y règne et que l’on ressent : on chuchote, on cherche un stylo. Dans tous les coins ça aggraphe, trombone, épingle, colle. On voit des gens accroupis devant leur chaise, soucieux, triant des tas de documents. Puis la contrôleuse chinoise arrive : tailleur strict bleu marine, cheveux attachés, trés grosses lunettes. Aussitôt une file se forme. On fait passer les étrangers en premier. Tiens donc ? En quelques minutes à peine , ceux qui viennnet pour la première fois, voire la deuxième sont « recalés » : rien n’échappe à la loupe binoculaire de la contrôleuse. Il FAUT obligatoirement un e-billet d’avion pour l’entrée et la sortie de Chine. Ma confirmation de réservation de la compagnie CHINOISE de ferry, pour  me rendre au  Japon n’est pas valable (!). Alors rentrer en Chine, en bus, par le Laos…

Deuxième jour : dès 9 heures,  on retrouve beaucoup de têtes connues, des liens de sympathie s’étant créés la veille. Par obligation,  j’ai changé mon itinéraire : je rentrerai en Chine par avion depuis Bangkok. Pour la sortie, j’ai pris un billet de Kunming à Kuala Lumpur (40€)  pour les besoins du visa et  que je n’utiliserais pas. Cette fois, tout semble être conforme. Sauf qu’elle me demande le e-billet  pour sortir de Birmanie ! Et là, j’ai envie de crier : « noooon ». Je lui explique calmement que pour la Birmanie j’ai un e-visa pour une entrée-sortie à Myawauddy. Je vois que grâce au mot magique de e-visa je viens de marquer beaucoup de points. Elle va tout de même vérifier dans un bureau et reviens 10 minutes plus tard, avec un « OK » et le bon d’acceptation. Ensuite, il faur passer dans un deuxième bureau et là bis répétita : mêmes contrôles, mêmes questions, même vérification de mon e-visa dans le mystérieux bureau…et c’est « OK »pour la deuxième fois. Par contre, je  ne peux pas  bénéficier du service express (24h), car c’est réservé aux visas « normaux ». Il faut en conclure que les visas chinois demandés par les français ne sont pas des visas « normaux »…Bon.

Troisième jour : pour payer les 64$, il faut se rendre à 5 kilomètres de là au 3ième étage d’un Novotel où se trouve la banque chinoise ICBC. Les dollars doivent être irréprochables: ni pli, ni coin écorné, etc….presque fabriqués de la nuit. Un de mes billets de 20$ a une minuscule coupure, aïe je n’en ai pas d’autre. Je le remets dans mon portefeuille, puis, ni-vu-ni-connu-j’tembrouille, le lui tends de nouveau. Il ne vérifie pas…ouffff.

3 jours plus tard : entre 2 heures et 3 heures, il faut retourner à l’ambassade avec ses 2 sésames : le bon d’acceptation et le reçu de la banque. A ce niveau, les étrangers passent en…dernier. Mais à 15 heures précises, enfin, j’ai mon visa pour une durée de 30 jours.

Dans la foulée, je prends le bus de nuit vers le Lac Inle.