SAYONARA

Le vendredi 27 octobre à 10 heures (du matin), sous un soleil radieux, aprés 3 heures de grimpette, j’atteignais le dernier des 88 temples, le temple Okuboji. Car pour y arriver il faut gravir les 774 mètres du mont Nyotai : chemin pentu et nombreuses marches classe ce parcours en « horogaschi » (difficile).

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En arrivant, un magnifique gingko biloba.

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Pour fermer la boucle il est d’usage de revenir au temple 1. Quarante kilomètres séparent les deux temples. Je parcours encore 20 kilomètres de descente,  les 20 restant feront l’objet d’une ultime étape. Je pense que le plus dur est fait ! Mais c’était sans compter avec les caprices de la météo. Voici que le typhon 22 est annoncé ! En effet, le lendemain il pleut sans discontinuer, et prudemment, je m’accorde et savoure une journée de repos à Hiketa. Le dimanche matin la météo annonce la fin du mauvais temps vers midi. Je pars donc, toujours sous la pluie. Une partie du parcours se fait en forêt. A 300 mètres d’altitude, je suis dans la brume et le sentier est gorgé d’eau, mais la pluie semble diminuer. Le chemin débouche sur une petite route encaissée, à quelques kilomètres du temple 1. Dans cet étroit couloir, le vent souffle en sifflant par rafales, mon parapluie s’envole. Ne voulant pas jouer les Mary Poppins, je m’abrite sous le premier porche que je trouve, un établissement de bains. On m’offre un ossetaï (des mandarines) puis certaines personnes me disent qu’il n’y aucun problème pour circuler à pied, d’autres que ce n’est pas prudent…Finalement une personne me propose de m’amener jusqu’au temple 1, sur son chemin, en voiture. Je suis complètement trempée et j’ai froid, je n’hésite pas une seconde.

Je ne m’attendais pas à terminer la boucle de cette manière, mais c’est ainsi.

La dernière page du livre est calligraphiée et tamponnée. Il représente 1141 kilomètres parcourus en 42 jours sur routes, chemins et plages, avec soleil, pluie et typhon, en plaine ou en montagne, paysage de cerisiers en fleurs pour la partie effectuée en avril et couleurs automnale en octobre, des temples émouvants, des personnes inoubliables.

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En terminant le pèlerinage des 88 temples de Shikoku, je termine également mes 3 ….non, 9 mois de voyage ! Je suis à Tokushima quelques heures encore puis rejoindrais l’aéroport d’Osaka, direction Paris.

Merci à tous ceux qui ont lu et commenté ces articles. J’ai été heureuse de pouvoir partager ces moments avec vous, d’avoir peut-être suggéré des idées de destination ou d’activités.

 

 

Baguettes et sac à dos

Petit-déjeuner dans un ryokan :

Un bol de soupe aux champignons, 2 ramequins de légumes (potiron, concombre et daïkon), un oeuf cru à fouetter avec de la sauce soja et à mélanger au riz (cuit), des algues noires, des radis, une rondelle d’oeuf dur, des haricots verts, de minuscules poissons séchés, et pour terminer : la cerise mais sans le gâteau ! C’est beau et bon.

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Petit-déjeuner moins traditionnel partagé avec un couple de japonais de Fukuoka à  la magnifique guesthouse d’Ozu, une ancienne école ré-aménagée, en bordure de rivière et mitoyenne au château d’Ozu…j’y suis restée 2 jours !

Des biscuits de riz, des fruits frais et des fruits secs, des bonbons. Sur la table, un tas d’anciennes photos en noir et blanc de Kujiro Ishihara, célèbre acteur et parent avec  le gérant de la guesthouse.

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Offerts en chemin : grenade et kaki, fraîcheur garantie !  Il y a eu également l’énorme et lourd mais excellent pomelo qui m’a fait 2 repas, une grappe de raisin, des mandarines…

 

Les couleurs de l’automne arrivent.

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Bel itinéraire en forêt qui descend du col Mikasa (702 mètres) dans la province d’Ehime.

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Le temple Iwayaji (n°45) à 485 mètres, adossé à la falaise. Il se mérite…Et je ne suis pas montée à l’échelle que l’on voit à droite.

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Sandale géante en corde à l’entrée d’un temple. Oui, le Japon, c’est vraiment le pied !

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Retour au Japon

Aéroport d’Osaka : après les attentes successives devant le tapis roulant des bagages puis devant la caméra du guichet d’immigration et enfin devant le distributeur automatique de billets,  il est presque 23 heures ! Un peu par hasard, j’avais réservé une « capsule » dans un hôtel de l’aéroport. L’accueil, la propreté, le service, tout est parfait et rapide, on vous fournit même le pyjama. Encapsulation réussie pour..35€ !

Puis le mercredi matin, c’est LE départ. Je prends d’abord le bus jusqu’à Kochi pour reprendre la marche à l’endroit où je m’étais arrêtée en avril : le temple 31. Pour y arriver, je gravis les innombrables marches qui ne sont, je suppose, que le début d’une très longue série. Autant se mettre en condition dés le départ ! En redescendant, je reçois mon premier ossetaï : des bonbons !

Accompagné de mon indispensable livre «Route Guide 88 » je me dirige vers le temple 32. Je retrouve le plaisir de marcher, de voir défiler des paysages différents au rythme de mes pas, de chercher et suivre les signes qui jalonnent le chemin.

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Second ossetaï : on me donne un billet de 1000¥ pour allumer des bâtonnets d’encens au temple suivant…Je terminerai cette première journée au temple 33. Malheureusement, le tsuyadô (hébergement offert au pèlerin) est complet, je vais donc au minshuku (pension familiale) juste en face.

Le lendemain, je « fais » les temples 34, 35 et 36. L’ossetaï du jour ne sera qu’une jolie carte de fleurs séchées avec un ruban. Maintenant, voilà qu’on devient exigeant !

La campagne au matin.

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Pour la nuit, je trouve un hébergement au Kokumin Shukusha Tosa. Pour y arriver, il faut encore marcher 40 minutes dans la forêt sur un sentier escarpé. Mais je ne regrette pas l’effort car la surprise est au rendez-vous. L’établissement se trouve au sommet d’une falaise surplombant l’océan Pacifique. La vue est splendide. La chambre est confortable et la salle de bain commune spacieuse (21€ la chambre et la salle de bains).

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Le lendemain matin..
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Puis le samedi, c’est une longue marche qui m’attend avec 2 sentiers escarpés à franchir. Mais le temps est parfait et les traversées se font en forét. Le chemin, situé dans un ancien lit de torrent est encombré de pierres, de troncs d’arbres…avec le sac sur le dos, la progression est lente et je n’ai pas pris beaucoup d’eau. A l’arrivée au village, je suis invitée à prendre un café, du riz au lait et des biscuits chez d’anciens pélerins qui m’ont vu passer. Ils tiennent à me conduire à la guesthouse dans laquelle j’ai réservé et là re-thé et séance photos. Puis, ils me recommandent un lieu d’hébergement pour le soir suivant. En 5 minutes la réservation est faite, et on viendra me chercher en voiture car l’établissement est un peu éloigné de l’itinéraire.

Une longue journée de 37 kilomètres commence. J’avais prévu de partir à 6 heures mais le déjeuner, les discussions, et…encore des photos : il est déjà 7 heures.    L’itinéraire est monotone pour descendre vers la côte. Une petite partie sur une route de campagne sinueuse longeant une rivière me donne un regain d’énergie. Puis voici l’océan, très mouvementé, avec une côte tantôt découpée par des falaises abruptes, tantôt bordée de sable noir.

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Enfin, j’arrive au point de rendez-vous où l’on doit venir me chercher en voiture. Une japonaise attend aussi. A 17 heures 01, la voiture arrive. Le chauffeur, après moult courbettes pour s’excuser de la minute de retard nous conduit au Tosa Utopia Country Club situé dans les hauteurs de la ville. Je m’installe dans une belle chambre japonaise dont la baie vitrée donne sur…le terrain de golf  (21€ la nuit, qui a dit que le Japon est cher ?)  Je tombe de fatigue sur mon futon et m’endors rapidement.

Petite étape de 24 kilomètres en bord de mer pour atteindre par la côte Est le cap Ashizuri situé au sud de l’île de Shikoku. Je m’arrête un moment sur une plage de sable blanc de 1,5 kilométres de long.

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Quelques surfeurs affrontent les vagues. Je teste la température de l’eau : trop froide pour me baigner ! Je fais un bout de chemin avec Ishui et un peu aprés je retrouve Yumi.

Demain, le retour se fait par la côte ouest.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Derniers jours en Malaisie : Cameron Highlands

Pour trouver un peu de fraîcheur et reprendre la marche à pied en prévision de ma prochaine escapade au Japon, Cameron Highlands me semble être l’endroit idéal. C’est, en effet, une station de montagne, située à une altitude moyenne de 1500 mètres et où la température ne dépasse pas les 25°C. À l’arrivée, il faut extraire du fond du sac, pull et chaussettes pour les matins frisquets.

Me baladant sous la pluie à la périphérie de la petite ville de Brinchang, en regardant l’herbe grasse du terrain de golf, les cottages aux jardins fleuris, la petite église anglicane en bois, j’ai l’impression d’être Grande-Bretagne.

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Cameron Highlans est LA région où l’on cultive le thé, les fraises, les roses, les orchidées, les camélias etc…

Il y a également quelques randonnées à effectuer. Dans les bureaux d’informations, on insiste sur le fait que ce sont des sentiers trés difficiles et qu’il faut impérativement prendre un guide. Pour m’en rendre compte, je commence par les itinéraires les plus faciles. Le premier (trail n°2) se fait sur un sentier pavé et en 30 minutes on atteint les chutes de Parit. Je ne croise qu’un petit serpent. Les chutes ne sont pas très hautes et les abords jonchés de détritus. Du même niveau de difficulté, j’effectue la partie du trail n°9 pour arriver aux chutes de Robinson. Même pas de serpent…

Le temps semble se mettre au beau fixe et je pars faire le trail n°10, classé de modéré à difficile. Il faut suivre une petite route en lacet jusqu’à la station météorologique, puis traverser de grands potagers. Ensuite, une large piste de terre serpente vers le haut du plateau. Il n’y a vraiment aucune difficulté. Sur les abords, j’admire des bouquets d’orchidées sauvages.

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Puis, à partir d’un pylone électrique, c’est la montée vers le point culminant : le Gunung Jasar (1670 mètres) avec une vue sur la vallée.

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La descente vers Tanah Rata n’est pas trés longue. Mais trés pentue, mélange d’argile et de sable, enchevêtrement de racines, elle exige attention et vigilance. Et au vu des éboulements, trous et ravines, ce doit être effectivement dangereux de se trouver à ces endroits lors de pluie torrentielles.

Si dans la semaine l’endroit est calme et reposant, le week-end (vendredi et samedi) voit arriver une foule de touristes, locaux ou étrangers attirés par les multiples attractions  : parc de la fraise, des papillons, des abeilles…

A Cameron Highlands, j’ai apprécié l’air pur, les températures douces et les balades dans la nature. Mais l’endroit, assez surfait, manque de naturel. Et ça ne va surement pas s’arrêter là. Des chantiers apparaissent un peu partout.

Au total, j’ai passé 77 jours en Malaisie, 2 mois et demi. J’ai aimé m’attarder dans les endroits qui me plaisait : île de Kapas, Taman Negara, Malacca, Kuching et le Sarawak. J’aurais, bien sûr, aimé me rendre dans le Sabah, découvrir d’autres endroits…Mais j’ai déjà tant d’images et de souvenirs !

 

Retour en Malaisie

Arrivée à l’aéroport de Kuala Lumpur, je prends directement un bus pour Melaka, ville que j’avais beaucoup apprécié lors de mon premier séjour en Malaisie. J’y retrouve avec plaisir les agréables promenades de part et d’autre du canal, puis au hasard des ruelles, les magnifiques façades, les boutiques dénichées au fond des cours, et en soirée l’agitation colorée du marché de nuit. Un lieu idéal pour  goûter à la cuisine locale ! La principale spécialité est le durian, fruit à l’odeur forte et écoeurante au point que le transport en est parfois interdit dans les transports publics. Utilisé dans les gâteaux, bonbons ou glace il posséde, bien sûr, des propriétés extraordinaires.

Un (gros) habitant du canal…

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Mêlaka n’est qu’à 2 heures de bâteau de Sumatra. Mais, finalement, je me trouve bien en Malaisie et décide d’y rester. C’est vers Langkawi, un chapelet d’îles situé vers le nord ouest de la Malaisie que je me dirige. Je vais y rester 8 jours. Le programme est chargé. Ce sera plage, plage et…plage ! Ce ne sont pas, hélas, les étendues de sables désertes des Philippines…

 

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mais parfois il y a de belles surprises.

 

La guest-house est vraiment agréable avec (petite) piscine et cuisine aménagée. Pendant quelques jours je redécouvre le plaisir d’aller au marché acheter fruits et légumes et de mijoter des plats…sans riz, dont une savoureuse ratatouille.

Reposée, bronzée et bien nourrie, c’est motivée et avec entrain que je vais participer à un stage de méditation de 10 jours sur l’île de Penang.
Il y aurait beaucoup à raconter sur ce séjour. Je vais donc m’en tenir à la journée dont je me souviendrais longtemps : la première !
L’endroit est agréable. Au terme d’une minuscule route, depuis un bâtiment accroché à flanc de collines, on découvre une belle vue sur la ville. Nous sommes une trentaine de participants, principalement indiens, malaisiens et huit ‘voyageurs’ (USA, Amérique du Sud et Europe) mais ce sera hommes et femmes dans des lieux séparés. A l’arrivée, chacune se voit assigner un numéro de lit, un numéro de place à table, un numéro de sac pour le téléphone portable-appareil photo-tablette-ordi qui ne seront rendus qu’à la fin du séjour, et un numéro de place dans la salle de méditation. Je suis F5-F5-21-B5. À partir de ce moment c’est silence total pendant 10 jours. Total, pas tout à fait car aprés les repas, rots et autres « dégazages » naturels vont bon train.

La journée débute à 4 heures du matin (oui 4 heures du MATIN) au son lent et cristallin d’une cloche. Le ton est donné ! À 4 heures 30, dans la salle de méditation, je prend possession des 0,25 mètres carrés qui me sont assignés et fais la connaissance de mon nouvel ami : le tapis. Commence une heure de méditation, suivie d’une deuxième heure. Je commence à me tortiller sur mon mince coussin, pour éviter fourmillement, crampes, etc…c’est long 2 heures ! Puis petit déjeuner dans le jour qui se lève. Ensuite, de 8 heures à 11 heures, encore 3 heures de méditation avec diffusion de chants gutturaux en tamoul, exercices de respiration et d’observation. Je m’attendais à assister à un cours donné par le « teacher » lui-même avec questions-réponses…Mais point. Le « teacher » se contente d’appuyer sur le bouton ON d’un ordi et un enregistrement est diffusé, commençant toujours par « START AGAIN » sur un ton lent et caverneux. Cela me semble étrange. Je me trémousse toujours sur mon coussin…c’est long 3 heures ! Enfin repas à 11 heures assez copieux car le prochain repas ne sera que…demain matin. Puis de nouveau de 13 heures à 17 heures, ce sera 4 heures de méditation et d’exercices START AGAIN. Là, ça devient vraiment difficile pour le dos, les genoux, les fesses…c’est long 4 heures ! Le tapis n’a vraiment rien de magique et même en lui donnant de petites tapes amicales il ne veut pas devenir plus moelleux ! A 17 heures, thé ou caf. La journée n’est pas encore terminée car de 18 heures à 21 heures, il y aura encore 2 heures de méditation et une heure de vidéo sur…la méditation et ses bienfaits.
Le lendemain matin, je n’entends pas (involontairement ? ) le son doux et cristallin de la cloche et « saute » la première heure de méditation du matin ainsi que la première de l’après-midi, toutes les autres étant obligatoires. J’arrive à terminer ces 10 longues journées, y étant venue en connaissant au préalable l’emploi du temps. Comment ? J’avoue que j’ai assez souvent sommeillé dans une posture apaisante, pour allonger d’une heure ou deux les courtes nuits. A voir les positions avachies, les têtes dodelinantes, à entendre par ci par là des ronflements (y compris ceux du teacher) je ne suis sans doute pas la seule. Car il me semble impossible de rester 12 heures par jour assise droite comme un « i », ancrée sur un coussin et parfaitement concentrée, sans un entraînement long et progressif. Je n’ai adhéré ni à la manière dont est prodiguée cette formation, ni à la technique elle-même, sans doute pour avoir voulu garder un esprit critique et rester vigilante. Car, quel est le but de cet entraînement intense et ascétique pour acquérir une technique soi-disant très simple ? Pourquoi aucune discussion possible, pourquoi aucun documents fournis ou livres disponibles sur cette méthode pendant ces 10 jours ? Pour ma part, ce séjour se terminera par NEVER AGAIN !

L’adresse du site qui dit tout (ou presque) : https://www.dhamma.org
Pour me dépenser physiquement, je vais passer une semaine à Brinchang, dans les Camerons Highlands. L’air y est frais, de belles balades sont à faire au rythme et horaires qui me conviennent.
Puis le 25 septembre, je prends l’avion vers Osaka. J’ai en effet décidé de terminer, toujours à pied, le chemin des 88 temples que j’avais commencé en avril. Il me reste 850 kilométres à parcourir en 5 semaines. Une fois revenue au temple 1 le 4 novembre, je reviendrais également à mon point de départ, la France.

A bientôt.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les rizières de BANAUE et BATAD

Transport en jeepney puis en bus local sur une route de montagne pour atteindre Banaue depuis Sagada. Aprés les derniers virages en éplingles à cheveux, on aperçoit les rizières en terrasses de la cordillère : étroites bandes vertes qui ondulent à flanc de montagnes. Vieilles de plus de 2000 ans, les murets ne sont pas façonnés en argile comme en Chine mais en pierres.

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Ces murets servent aussi de chemins pour aller de village en village. Avec deux français logeant dans la même Guest house nous partons pour une journée de marche à travers ces rizières. Pas de balisage, il suffit de demander aux gens qui, en cette période, coupent et mettent le riz en bottes. Des marches grossières et inégales permettent de passer d’un « étage » à un autre. Parfois la largeur du muret, souvent moussu, dépasse à peine celle de la semelle de la chaussure et il faut jouer au funambule. Au sommet, le panorama est sublime.

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Deux jours plus tard, je me rends à Batad, petit village vivement conseillé par la propriétaire de la guesthouse. Je logerais chez l’oncle Ramón qui y propose hébergement et restauration. Le trajet n’est pas de tout repos. C’est en jeepney et sous des trombes d’eau que nous gravissons la petite route transformée en torrent. Je suis étonnée de la puissance de ces véhicules pourtant d’un autre âge. Ça patine parfois, ça part en arrière mais il y a toujours le rocher plaçé au bon endroit pour rectifier la trajectoire.

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Et puis la route s’arrête : il faut continuer à pied pendant trente minutes ! La pluie s’est heureusement arrêtée. Enfin, aprés plusieurs dizaines de marche me voici arrivée.

Batad est un village accroché à la montagne. On ne s’y déplace que par des escaliers de pierres ou des chemins de terre. Pas de wifi, ni de réseau téléphonique. Les villageois continuent leur dur travail de riziculteur. Les enfants vont à l’école en courant sur les murets, et aprés l’école pataugent dans les rivières.

Les greniers à riz, aux piliers en bois sculpté. Des crânes de buffle, témoignages de la richesse de la famille y sont accrochés.

Le lendemain matin, en prenant le petit-déjeuner sur la terrasse, j’aperçois la beauté du lieu.

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Je passerais la matinée à travers les rizières, à monter et descendre des centaines de marche et l’aprés-midi à me reposer et admirer le panorama. Je ne veux pas en perdre un seul grain (de riz évidemment).

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Le lendemain, je prends le bus de nuit vers Manille, puis un vol qui m’aménera vers Kuala Lumpur.

J’ai vraiment apprécié les Philippines par le contraste des paysages et des manières de vivre, mais surtout par un point commun :  partout la gentillesse, la joie de vivre et le sourire des gens.

 

 

 

 

 

Vers le nord des Philippines

Dernier jour à Port Barton : plage de sable blanc, baignades, balancement du hamac sous les cocotiers (ce n’est pas sans risque tout de même…), brise légère, et en clôture un magnifique coucher de soleil.

Bon, pour l’horizon…ya un problème !

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Bonne mine et en pleine forme, me voici en route vers Puerto Princesa pour prendre un vol vers Manille. Une fois l’enregistrement terminé, il faut, ô surprise s’acquitter de 200 pesos (4€) pour pouvoir pénétrer dans la salle d’embarquement parce que c’est un aéroport privé et que…Les raisons ne manquent pas pour vider les derniers pesos des poches des touristes.
Puis c’est l’arrivée à Manile, trépidante, bruyante, grouillante. Les sourires, les phrases amicales des habitants de Port Barton ont laissé la place à des visages fermés de citadins pressés.
Dés le lendemain, un bus me conduit à Baguio, à 220 kilométres au nord de Manille, dans la Cordillére. Cette ville surnommée la « la capitale d’été » se trouve à 1500 mètres d’altitude. Il y fait en effet plus frais. Je m’attendais à trouver une ville de « monragne ». Mais point ! Beaucoup de circulation avec des files ininterrompues de taxis et de jeepneys. Les gens portent des chaussures de sport pour partir à l’assaut des magasins et fast good.. .Déception !

Un embouteillage de cygnes !

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En continuant plus au nord vers Sagada tout est différent : petits villages encerclés par des cultures étagées, cascades et rivières souteraines…

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C’est là période de récolte du riz. Les bottes sont mises à sécher sur la route ! Heureusement  le trafic est assez rare.

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Destination LES PHILIPPINES

 

Petite frayeur au bureau de l’immigration de l’aéroport de Makassar pour quitter l’Indonésie.
A mon arrivée à Jakarta le 26 juin, j’avais obtenu un visa de 30 jours. Forte de mon expérience en Chine, je pouvais donc partir au plus tard le 26 juillet, le jour 1 étant le 27 juin…etc. Or, en Indonésie le décompte des jours se fait différemment : même si votre avion arrive à 23h59, cela compte pour 1 jour ! Ce 26 juillet je suis en « overstay » de 1 jour. À l’arrivée, on m’avait affirmé qu’il n’y aurait aucun problème : je devrais simplement m’acquitter de la somme de 20$, parole de policier…indonésien.
Je dois me rendre dans un bureau où attendent pour la même raison une mère de famille allemande et ses 3 jeunes ados. Après un certain temps, arrive un « uniforme » , visière sur les yeux. Le questionnaire commence : vous allez oú, pourquoi, combien de temps, etc…Il déclare que l’on doit payer 300.000 roupies soit 20$ (ça on le savait déjà), mais PAS AUJOURD’HUI car son bureau est en ville…😨 puis silence. Sont-ce nos regards paniqués ? la présence des 3 enfants ? toujours est-il qu’il nous demande subitement nos passeports et si l’on préfère régler en roupies, en dollars ou en euros. Pour ma part ce sera en roupies. Il sort du bureau. Attente. Enfin, le voici de retour. Nous sommes encore dans les temps pour prendre notre avion. Il a relevé sa visière, nous remet nos passeports dûment tamponnés, et nous mets en garde de ne surtout pas recommençer. C’est le mot de la fin, il ne faut rien ajouter, juste « thanks you » et filer le plus rapidement possible vers la porte d’embarquement. Mais j’entends l’allemande répliquer : « oui, parce ce que ça revient cher ! » je vois le policier la regarder longuement puis  lever les yeux au ciel et tourner les talons.

Arrivée à Manille sous les averses. Je n’y reste qu’une nuit. Le lendemain je rejoins Puerto Princesa, sur l’île de Palawan, après une heure de vol à peine. Ensuite, le plus long sera d’arriver jusqu’à Port Barton situé sur la côte opposée. Après 3 heures de route en bord de mer (magnifique) le bus me dépose à l’intersection de 2 routes. Un américain qui a déjà fait ce trajet fait partie du voyage. Il nous faut attendre maintenant un « jeepney », sorte de gros camion tout-terrain plus ou moins aménagé. Il n’y a pas d’horaire précis. Deux grosses heures plus tard et beaucoup de sueur, voici l’engin qui arrive, prend le virage sur les chapeaux de roues et s’arrête dans un crissement de pneus. Ca promet ! Il y a déjà 20 personnes là dedans plus quelques autres sur le toit. En se serrant…beaucoup, on sera 22 à l’intérieur. J’ai les pieds sur un sac d’aubergines, le coude d’un gamin dans les côtes…et il y a 22 kilomètres. C’est une piste en ciment avec une succession de virages, de côtes et de descentes. Par moment, le ciment fait place à la terre. Le camion tangue dans les ornières, les bosses et la poussière s’engouffre par les ouvertures. On comprend qu’un véhicule, voiture ou bus ne puisse prendre cette route. Mais par bonheur il ne pleut pas. Pour signaler un arrêt, il faut taper sur la tôle du plafond…A Manille, ces engins sont aussi trés nombreux et portent des noms tous aussi fantasque les uns que les autres, dont le plus célébre est : « Avoid hangover stay drunk ».

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Le village de Port Barton, en bord de mer, n’est pas grand : quelques chemins de terre, une église et une école en bois, un dispensaire. Pas d’hôtel, quelques guesthouses, des restaurants locaux et des petits commerces de rues, l’électricité de 5h30 du soir à minuit. C’est un endroit paisible. Sur la plage, les enfants se baignent, les pêcheurs ramènent le poisson sur leur bâteau à balanciers.
Je suis hébergée chez une maîtresse d’école, qui loue une chambre par Airbnb. Elle me propose d’aller visiter l’école en début de semaine prochaine.

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La rue principale de Port Barton                  Une magasin  » de tout »

 

Une rue secondaire                                          Une allée qui mène au bord de mer

 

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SULAWESI : LES ÎLES TOGIAN

Au nord du Sulawesi, dans le golfe de Tomini, se trouve un archipel de 56 îles : les îles Togian. Quelques personnes rencontrées me parlaient, une lueur dans les yeux, de ces îles enchanteresses…Je décide donc de m’y rendre, armée de calme et de patience. Car, de Tentena, il faut tout d’abord se rendre à Ampana (7 heures de bus) et de là prendre un ferry pour Wakai, aux heures de départ et d’arrivée approximatives. Car si le ferry transporte bien évidemment des passagers, il embarque également vivres, bouteilles de gaz, mobiliers de toutes tailles, outillages…L’embarquement se fait à la force des bras directement des camions, carrioles ou voitures dans la cale ou sur le toit du bâteau. Sur l’embarcadère, il s’ensuit une lente, mais alors trés lente, agitation.

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Enfin, prêt à partir, il y a le retardataire de dernière minute, qui est hissé à bord in extremis par des bras bienvenus. On s’assoit ou l’on peut, des matelas de sol sont éparpillés un peu partout. Sur le toit et à l’avant du bâteau des bâches sont tendues pour se protéger du soleil. Quatre heures de navigation et nous arrivons à Wakai précédé par le ballet des dauphins et des poissons volants. La première étape est terminée, en route pour la seconde. Il faut maintenant trouver une embarcation pour aller jusqu’au Sunset Beach, où j’ai décidé de passer 5 jours. La premiere disponible est un long bateau en bois, flanqué de ses balançiers en bambou.

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J’arrive peu de temps aprés sur une plage de sable blanc, bordée de palmiers, accueillie par Irène, la propriétaire des lieux avec ses 3 adorables chiens et ses 4 chats. Entre mer et jungle, il n’y a que 3 bungalows et 2 hébergements familiaux. Il n’y a ni route, ni magasin, pas d’eau chaude, pas de wifi et lélectricité fournie par groupe électrogène ne fonctionne que de 18 heures à 22 heures. La pension complète est de 13€ par jour ! Par chance, j’ai le bungalow, avec terrasse et hamac, le plus prés de la plage.

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Je passe la plus grande partie de la journée dans l’eau délicieuse. Il suffit d’un masque et d’un tuba pour découvrir, même à faible profondeur, des fonds merveilleux : coraux , poissons de toutes couleurs, étoiles de mer bleu roi, plantes. Et le spectacle continue à la nuit tombée avec le plancton luminescent. C’est magique ! Des suisses, belges et une famille suédoise sont venus également trouver châleur, activités marines et repos.

Pendant cinq jours, nous mangeons midi et soir, riz, légumes. barracuda grillé et bananes. Le matin c’est crêpes aux…bananes. Le soir, autour de la table, c’est le moment de bavarder, de découvrir des modes de vie différents, de découvrir les projets de chacun…

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Étonnament, le retour « à la ville » ne m’a pas paru difficile. « Rafraîchie » par ces 5 jours de vie simple dans un cadre magnifique, j’ai continué à voguer et me laisser porter par le courant du voyage.

 

Je me trouve aujourd’hui revenue à mon point de départ : Makassar ! Demain, je m’envole vers Manile, aux Philippines. De là, je me rends par avion sur l’île de Palawan, à Port Barton, situé sur la côte nord-ouest de Palawan, oû je passerais une dizaine de jours (encore la plage pffff !). Ensuite, je retournerai vers Manille pour découvrir pendant une douzaine de jours le nord de Luzon : montagnes et rizières.

 

LE SULAWESI

Après un court séjour à Malang, ville agréable avec ses avenues arborées et ses maisons cossues de style colonial, je quitte Java pour le Sulawesi.

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Il est plus de 16 heures lorsque j’arrive à l’aéroport de Makassar. Il n’y a plus de bus pour rejoindre le centre ville. Je dois donc prendre un taxi. Leur système de gestion est à prendre en exemple. Il faut d’abord acheter un ticket à un comptoir situé dans l’aéroport. Le prix est fonction de zones géographiques (une course de 25 kilométres coûte 120.000 roupies indonésienne soit environ 8€). Il suffit de remettre le ticket au chauffeur, et c’est bien sur à ce moment là que les sollicitations sont nombreuses. Mais il n’y a pas de marchandage possible, ni d’échange direct d’argent.
J’ai bien aimé Makassar, sa promenade en bord de mer, ses nombreux parcs et ses habitants souriants, accueillants et toujours curieux.

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La population du Sulawesi est majoritairement chrétienne. Les chants matinaux (4 heures 30) des muezzins ont laissé la place, dés 6 heures trente, à des chants d’églises rythmés et fort en tonalité. On gagne 2 heures de sommeil !
Les transports sont assez difficiles : l’état des routes, les horaires approximatifs, l’emplacement des terminaux de bus éloignés des centre-villes rendent les trajets longs et fatigants.
Pour rejoindre Rantepao dans le pays Toraja au centre du Sulawesi, il faut pas moins de 12 heures de bus ! Je fais une halte à Pare Pare, qui serait une étape agréable (marché et bord de mer animé), si l’antipathie de ses habitants était moins présente. En effet, le lendemain matin, il s’avère difficile de trouver un bus allant vers Rantepao : autant de renseignements demandés, autant de réponses différentes et approximatives ! Finalement, je trouve un « kijian », une voiture partagée avec 4 autres personnes. Le tarif est identique à celui du bus et le confort un peu meilleur, hormis la fumée de cigarettes. Heureusement, il fait chaud, on peut rouler vitres baissées.
LE PAYS TORAJA

 

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Une région assez vaste où les maisons en bois ouvragé et peint, sont coiffées de toits en forme de proue de navires. Le paysage est montagneux, jalonné de rivières. Des rizières dégringolent des versants. Région où le buffle est roi. C’est un endroit également connu pour ses cérémonies funébres qui durent plusieurs jours attirant
de nombreux curieux. Elles sont devenues une attraction touristique et les « organisateurs » attendent des présents dont les plus prisés sont…les cigarettes. Je n’y ai pas participé, ne me sentant pas avide d’assister en direct à des sacrifices d’animaux, ni de prendre part à une cérémonie-spectacle. Mais à chacun son choix et ses raisons. La région offre des balades au milieu des riziéres ou en forêt qui sont pour le moins intéressantes et agréables, s’il ne pleut pas trop.

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TENTENA
Ensuite, ce sera encore 12 heures de bus pour arriver à Tentena, situé au bord d’un lac. Un endroit frais et calme, un petit village de pêcheurs et de fermiers. Jour de chance : c’est la fête du riz ! Les habitants ouvrent leur maison et régalent les amis et voisins de mets préparés à l’occasion. Fatalité ! Dans la journée, je rencontre un guide indonésien qui à travaillé sur les bâteaux de croisiére à Cannes et qui connaît très bien, tenez-vous bien…Auron. Le soir, nous voilà partis, en compagnie de 2 autres français et d’un autre indonésien, faire la tournée des amis. Nous sommes très bien accueillis et invités à gouter TOUT les plats (y compris, avec modération l’arak, une boisson fermentée). De belles journées à Tentena !

 

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