HANGZHOU ET SUZHOU

Finis les petits villages aux milieu des champs où pataugent les buffles, les flâneries dans les ruelles tranquilles et les regards curieux des chinois ! A l’approche de Shanghai, les villes prennent des dimensions plus importantes.

Il y a quelques siècles pourtant, Chaoying, poète de la dynastie Yuan écrivait  :

« Il y a le paradis au ciel. Et sur terre, il y a Suzhou et Hangzhou »

Malgré sa population et ses dimensions, Hangzhou en bordure du lac de l’Ouest reste une étape (toujours sous la pluie) agréable et reposante. Les rives du lac sont magnifiquement aménagés par des jardins où les arbres n’attendent qu’un rayon de soleil (oui, mais quand ?) pour faire exploser leurs bourgeons : un petit paradis pour les balades à pied ou à vélo. Pour « sécher » un peu entre deux averses, une visite au musée de la soie et au musée de la médecine chinoise s’imposent. Celui-ci est une antre dans laquelle se dévoilent des bocaux dans lesquels macérent racines, plantes, reptiles ou organes d’animaux. Il est vrai qu’ici, la demande doit être importante pour atténuer les douleurs des rhumartismes…On y fait également des préparations.

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À 2 heures de bus, Suzhou est également une ville d’eau avec, ô miracle, l’apparition du soleil. C’est un dédale de ruelles longeant des canaux, ce que lui vaut son nom de Venise de la Chine. Il faut oublier la Pingjiang Lu, longue rue trés touristique, et s’égarer de bon matin dans ces ruelles qui s’éveillent : on y étend le linge au soleil sur des tiges de bambous, on y cultive les salades et radis en bacs, on y lessive le linge sur les margelles du canal…toute une vie se dévoile.

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Suzhou, c’est aussi l’occasion d’aller écouter une ancienne forme d’opéra chinois : l’opéra Kunqun. Incompréhensible, bien sûr, mais les costumes, la gestuelle, les sons chantés surtout sont vraiment impressionnants.

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Villages du Jiāngxī

De Jingdhézèn, toujours sous la pluie, aprés une course d’orientation matinale à la recherche d’une gare routière qui a changé de nom ou de place ou bien les deux, c’est le départ par le premier bus du matin vers le village ancien de Yaoli. D’ailleurs, il n’y a pas que le village qui est ancien, le bus l’est tout autant, mes fesses s’en souviennent encore. Le bus fait des embardés de tout côté pour contourner ornières et nids de poules encore aggravées par la pluie, coups de freins brutaux pour éviter les véhicules arrivant de toutes parts…Une heure et demi aprés l’arrivée à Yaoli est un soulagement. Ce calme village aux maisons anciennes s’étire de part et d’autre de la rivière Yaohé.

Il a été un centre de production de porcelaines. Sur les berges de la rivière, il reste encore d’anciens fours « dragons », trés longs, construits sur des pentes pour augmenter la température intérieure, un moulin à eau pour broyer le kaolin, des bassins de décantation…

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Le village est entouré de montagnes verdoyantes émergeant de la brume : on se croirait devant une peinture…chinoise.

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Dans les environs de Wuyuan, de nombreux villages pittoresques méritent également une visite. Je pars pour une balade à pied de 26 kilomètres (je ne sais pas combien ça fait de li chinois) vers le village de Sikou, puis Sixi et Yancu. A chaque détour de colline, les parcelles de thé et les champs de colza en fleurs révélent de magnifiques mosaïques. On aperçoit de loin les tuiles noires des toits en cascade des maisons. Dans les rues trés étroites poules et coqs picorent et sur le moindre bout de terre disponible poussent quelques légumes.

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Et pour terminer

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Jingdézhèn, capitale de la porcelaine

Avant d’arriver à Jingdézhèn, une courte halte à Changsha s’impose. Cette ville moderne, hérissée d’immeubles est principalement connue pour ses sites dédiés à un certain Mao. En parcourant à pied, sous la pluie, l’île Orange (enfin un espace sans voiture), je découvre une statue gigantesque du buste de Mao jeune…jugez envous-même :

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Jingdézhèn par contre, est depuis plus de 1700 ans, la capitale de la porcelaine en Chine. Les grosses fabriques de porcelaine ont laissé la place à une foule de petits ateliers, offrant ainsi plus de diversité au niveau des formes et des décorations. Une jeune artiste chinoise logeant à l’auberge de jeunesse nous amène voir son lieu de travail et ses projets personnels.

Le musée de la céramique, succession d’anciens pavillons, se situe dans un magnifique parc arboré. Je découvre avec étonnement (encore sous la pluie) les dimensions gigantesques des anciens fours de cuisson en forme de gourde, la méthode  d’enfournement en colonnes de centaines de piêces, les tours mécaniques, la façon de tenir les pinceaux des décorateurs…je suis émerveillée.

 

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Sortie du Guizhou, entrée dans le Hunan

Court article, durement publié, au gré des caprices des connexions internet…Déjà trouver un hébergement dans le Guizhou relève de la chance et du hasard car la quasi totalité des hôtels sont réservés aux citoyens chinois continentaux. Inutile de dire que personne ne parle anglais et que les rares touristes y sont dévisagés avec insistance.

Depuis Zhenyuan, on peut atteindre et marcher sur les vestiges de la Grande Muraille…moment plein d’émotions.

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Dans le Hunan, Fenghuang, trés jolie ville s’étire sur les 2 rives d’une rivière tranquille. Elle est traversée par un magnifique pont en bois à étage et plusieurs passerelles de type « pas chinois », mieux vaut avoir le pied assuré.

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Le matin,  c’est lessive et rinçage des légumes.

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Ville qui devient petit à petit de plus en plus touristique : restaurants italiens et cafés se multiplient, sur les étalages on trouve même des pinocchio….

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La province du GUIZHOU

 

La dernière image de Kunming qui ne m’a pas laissé insensible, et vous ?

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Puis aprés une nuit en train-couchettes, me voici à GUIYANG, capitale du Guizhou, située au sud de la Chine. C’est une région qui n’est pour le moment pas vraiment touristique (on va s’en apecevoir rapidement au quotidien), hormis certains sites. Elle contient la plupart des minorités ethniques reconnues en Chine.

La visite du parc Qianlingshan et du temple Hongfu, non loin du centre ville, constitue le but d’une agréable balade aprés le trajet de nuit. Un espace de détente oú se côtoient musiciens, danseurs, lanceurs de toupies…et singes familiers. Trop mignons !

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Le lendemain, 2h30 de train et 1h de bus plus tard, voici XIJIANG, petite ville à flanc de collines, composée de maisons anciennes à ossatures bois, typiques de la minorité Miao. A la tombée de la nuit, toutes ces maisons s’éclairent, ce qui a value à cette ville le surnom du « village aux mille foyers ». C’est un des endroits oú le tourisme, un peu trop envahissant à mon goût, se développe trés et trop rapidement.

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Partout, la cuisine y est excellente, variée et copieuse, chaque endroit possédant sa spécialité. Mais pour apprécier pleinement, mieux vaut essayer de faire comprendre qu’une infime pincée de piment suffit ! Au fait, connaissez-vous le ‘mi jiu’ ? Réponse dans le prochain article. A suivre et à trés bientôt.

Ni hao la Chine : Kunming

Les sept jours passés en Thaïlande m’ont permis de faire une transition plus que nécessaire entre la Birmanie et la Chine. Je dois dire que mon foie n’a pas vraiment apprécié la cuisine grasse de la Birmanie..A Mae Sot puis à Nakhon Sawan, j’ai pu retrouver plus facilement un équilibre alimentaire.

Le 2 mars à midi, je suis donc arrivée, fraîche, reposée et..avec une nouvelle coupe de cheveux, à Kunming, province du Yunnan. J’apprécie cette ville joyeuse et dynamique. Ville « verte » oú la majorité des véhicules sont électriques et oú les bruits de klaxon rare.

Une journée chinoise commence toujours, en groupe et en musique, par une séance de gymnastique ou de danse . Il y a également les adeptes d’arts martiaux qui manient avec dextérité sabre, épée ou…raquettes de badminton pour les novices (allez savoir pourquoi).

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Ensuite, c’est réapprovisionnement en légumes, fruits,  poissons ou viande, épices, condiments, etc…au marché de frais, vaste et coloré. Pour nous, beaucoup d’inconnus et de surprises.

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Après le repas de midi, pour tous petite promenade digestive dans les parcs ! Puis les groupes se forment : dans les kiosques, des chanteuses empoignent le micro, geste annonciateur de longues séries de trémolos suraigüés ( aïe, aïe, aïe). Sur les bords de l’étang de Jade, les familles nourrissent les dizaines de mouettes criardes devant les enfants ébahis. Les jeunes préparent activement leur page Facebook par des prises en rafale de selfies. Les joueurs de go ou de mah-jong s’installent. Un artiste calligraphe trace inlassablement par terre, avec son énorme pinceau trempé dans l’eau, des poésies éphémères.

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Un peu plus tard, aprés la sortie de l’école, des enfants s’essayent à la musique sur d’énormes harpes anciennes.