AU MILIEU DU SARAWAK

 

Les bateaux qui naviguent entre Sibu et Belaga ressemblent à de gros serpents d’eau avec leur museau triangulaire et leur corps long et mince.  Les hublots arrivent juste au dessus du niveau de l’eau. Les bagages, et il y en a beaucoup, sont arrimés sur le toit, protégés par des bâches.

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Le trajet Sibu-Kapit est tranquille, si ce n’est le bruit du moteur et l’odeur du gasoil.

Kapit n’est pas une ville trés agréable, ni très accueillante : difficile d’obtenir des renseignements. Le lendemain matin à 8 neures, je me rends en van (le bus local) au bureau administratif, un peu éloigné de la ville, qui délivre le permis obligatoire et gratuit aux étrangers qui désirent aller dans les environs de Belaga. Le bateau part à 9 heures 30, j’ai le temps. Mais c’est lundi, les employés arrivent lentement vers 8 heures 30. Je remplis un formulaire et j’attends. Enfin, une personne arrive, met en route l’ordi, puis l’imprimante, sort stylos, tampons etc…8 heures 50,  j’attends. De la salle…d’attente, j’entends des bruits d’aggrafeuse, de tampons, d’imprimante, c’est bon signe. Enfin, à 9 heures, j’ai le sésame en main, mais pas de van pour retourner vers Kapit. Sur le parking, je n’ai plus qu’à demander si quelqu’un s’y rend. Chance ! la première voiture est la bonne. Et moi qui disait qu’il n’étaient pas sympathiques…A 9 heures 20, je suis à l’embarcadère et j’apprends qu’aujourd’hui le bateau ne partira qu’à 11 heures..grrrr.

Je discute avec Lars, un allemand résidant à Kuching, photographe nature et organisateur « d’expéditions » dans le Sarawak, qui retourne vers Sibu. Il me laisse sa carte. En fait, ce sont des expéditions en autonomie compléte avec bivouacs en pleine jungle, brrrr…Si certain(es) veulent tenter l’expérience, voici l’adresse de son site :  www.lars-fehlandt.de

Ensuite, je retrouve Suwit, un thaïlandais qui a également fait le trajet Sibu-Kapit la veillle. IcI les touristes sont rares.

C’est le départ. Aprés une heure de trajet, nous voici en train de franchir les rapides de Pelagus et ça je ne le savais pas ! Ca cahote pas mal, ça racle parfois sur les bords ou au fond, mais le « serpent » s’en sort bien. Et puis quel est le pire : les eaux tumultueuses des rapides ou les crocodiles des eaux calmes ?

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On s’arrête vraiment partout, pour descendre ou faire monter des passagers, débarquer des bonbonnes de gasoil ou des bouteilles de gaz, des caisses…Enfin, on arrive vers 17 heures à Belaga. C’est un village trés agréable, accueillant, oú tout le monde se connaît. Les quelques magasins et hôtels sont tenus par des chinois. Je fais la connaissance de LA personnalité locale , Daniel Levoh,  ancien directeur d’école dans un village. Il a créé une guest house à Belaga et organise des randonnées en bateau ou à pied.

Le lendemain matin, sur le minuscule marché on m’offre des bananes et les discussions s’engagent.

L’après-midi ce sera baignade au pied  d’une chute en forêt, à 20 minutes de pirogue. La barque est minuscule. elle prend l’eau, il faut écoper de temps en temps. Ensuite, il faut se « garer » sur la rive et  continuer à pied en remontant un ruisseau dans la jungle. Pas de sangsues.

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Mon guide.

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Vous avez vu, sur le côté gauche ce que porte le guide : c’est une machette dans un bel étui. Une image me traverse l’esprit. J’espère que je ne vais pas finir la tête en court-bouillon lors d’une prochaine cérémonie. Pendant que je me baigne, ô délice, dans le bassin d’eau fraîche de la cascade, j’observe mon guide du coin de l’œil. Et pourquoi qu’il aiguise longuement la lame de sa machette sur un rocher, et pourquoi, sur le chemin du retour, qu’il ramasse du bois mort, hein ?

Je relis les phrases précédentes. Je raconte des bêtises, j’ai perdu la tête ou quoi ?

Devant moi, le guide cavale , j’ai du mal à le suivre. Il est vrai que cette longue baignade en eau froide m’a coupé les jambes !

C’est le moment de repartir. Le moteur de la pirogue cachote un peu, cale plusieurs fois, et là mes images reviennent en force éffaçées par un autre essai plus fructueux. Et quelques écopages plus tard, on arrive à Belaga.

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Le lendemain matin, pour aller à Sibu, retour vers la vraie vie, il faudra 5 heures de pick-up sur une route en mauvais état.

Un séjour au centre du Sarawak, au milieu de la jungle..inoubliable.

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A bientôt !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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ARRIVÉE AU SARAWAK (BORNEO)

Vue du ciel, la premiére image du Sawarak est celle d’un dédale de fleuves et de rivières ocre serpentant au milieu d’une immense et dense forêt.

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Bien qu’étant l’un des 12 états de la Malaisie, l’arrivée au Sarawak nécessite le passage par le contrôle d’immigration avec apposition de tampons d’entrée/sortie sur le passeport.
A Kuching, la capitale, on s’aperçoit rapidement que le point focal est la rivière Sungaï. Une agréable promenade a éte aménagée et attire en soirée beaucoup de monde..et de moustiques. Une règle : ne jamais sortir sans son « repellent stick » ! On y déguste une assiette de « mee » (no spicy please) en profitant d’un son et lumière quotidien : sur la rive opposée, l’immense mosquée illuminée tandis que retentissent longuement les chants du muezzin…

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Au niveau de la ville, il n’y a pas de pont (un Golden Bridge encore en construction) pour joindre la rive opposée, mais seulement de petites barques-taxi à rames.

Kuching voudrait signifier « chat » en malais. D’où une profusion de statues et de peintures un peu partout. Il y a également un musée. Le filon est exploité au maximum : tee-shirts, magnets, rideaux, nappes. J’ai logé à la guest house Quiik CAT dans laquelle un panneau est réservé aux artistes voyageurs qui voudraient s’essayer au « cat art’. Je me suis d’ailleurs demandée si dans les menus des restaurants… enfin bref, lorsqu’on quitte Kuching on sait tout, tout, tout sur les mimis…

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On se rend vite compte que le moyen de transport le plus utilisé est le bateau. Il y a des terminaux de ferries dans presque toutes les villes ou de nombreuses compagnies se font concurrence. Les distances s’expriment en heures-bateau.
J’ai donc fait mon premier trajet de 5 heures en bateau de Kuching à Sibu.

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C’est d’ailleurs dans cette agréable petite bourgade que j’ai appris l’importance de ce moyen de transport : en plus de l’approvisionnement en matériel et du transport de personnes il y a des bateaux-ambulance et un service régulier de bateaux-dispensaire pour les villages les plus isolés.
Demain, ce sera encore 5 heures de bateau pour rejoindre Kapit…je vais y prendre goût !

 

 

 

 

 

Retour vers la côte Ouest

ÎLE DE KAPAS

Au large de Marang existe une île minuscule : 2,5 kilométres de long sur 800 mètres de large. Elle est recouverte d’une épaisse jungle bordée par une succession de plages au sable blanc et de rochers. Ni village, ni magasin, ni route, ni embarcadère. On descend du bâteau directement sur la plage et c’est pieds nus dans le sable que l’on rejoint son bungalow en bois au confort rudimentaire : pas de wifi, eau froide seulement (mais bienvenue lorsqu’il fait 35°) et ventilateur. Les hébergements proposent un service de restauration sauf…en période de Ramadan. Un seul restaurant est ouvert ! Le temps d’attente est bien sûr très long, ce qui permet d’aller plonger avec délice dans une eau transparente entre la poire et le fromage !
Un endroit idéal dans lequel se rencontrent voyageurs, vacanciers, familles avec enfants, chacun profitant à son goût de cette parenthèse.

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Le séjour…

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Retour à la réalité 3 jours plus tard.

COTE OUEST : GEORGETOWN

Un bus de nuit confortable et frais (15°) rejoint Kuala Terrenganu à Georgetown, une traversée de la Malaisie d’Est en Ouest. Pour le trajet il vaut mieux avoir prévu pull, chaussettes, boisson chaude…Est-ce cette fraîcheur qui donne envie au chauffeur d’arriver rapidement, mais nous descendons du bus, encore endormis et emmitouflés, à Butterworth, avec 1 heure trente d’avance : il est 4 heures trente. Bon, maintenant, on fait quoi ? Un petit déjeuner permet d’attendre 5 heures, heure à laquelle part le premier ferry vers Georgetown, située sur l’île de Pinang. La traversée ne prend que quelques minutes. Dans le lever du jour, en dehors de l’agitation, je longe des rues où de magnifiques façades de type colonial témoignent d’un passé prospère.

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Puis c’est le quartier indien où cuisines de rue, temples et boutiques se côtoient.
Dans la journée et jusque tard dans la nuit, se sont des endroits beaucoup plus trépidants et bruyants.
Pour profiter d’un peu de calme, le jardin botanique offre un lieu de calme et de fraîcheur relative. Sauf si, par manque de chance, il y a ceux qui on choisi ce jour là de faire voler leur nouveau joujou : des drônes !

 

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Plus au nord de l’île, se trouve une très grande et belle plage publique. Elle met à disposition (gratuitement) des fauteuils de plage dans lesquels on peut savourer, ô délice, à l’ombre des grands arbres un jus de mangue frais.

LA SUITE

Actuellement, je me trouve à Ipoh, dernière étape avant de rejoindre Kuala Lumpur.
Mercredi 14 juin, un court vol de 1 heure 30 me conduira à Kuching, dans l’état du Sarawak, sur l’île de Bornéo où je resterais jusqu’au 26 juin.
De Kuching, je rejoindrais Jakarta sur l’île de Java, en Indonésie. Je n’ai pas encore établi d’itinéraire précis (ça change souvent), mais ce sera sans doute pour me diriger vers les petites de la Sonde (Florés, Lombok…).

 

 

 

Vers la côte Est

MERSING

Je me dirige vers Mersing, une petite ville de pêcheurs. Elle est devenue le point de départ de nombreux bateaux vers un lieu très prisé des touristes : l’île Tioman. Elle abrite également un centre de préservation des tortues marines. J’avais postulé pour y être volontaire mais à mon arrivée à Mersing, j’étais toujours en attente de leur réponse.
J’ai donc décidé de ne pas y aller et d’en profiter pour visiter Mersing. La promenade ombragée, en bord ce mer est agréable. Sur les bords de la rivière, je fais la connaissance de ‘‘poissons’ étranges, émergeant de la vase.

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LE PARC DE TAMAN NEGARA.

Ce vaste parc, située au coeur de la Malaisie, possède une des plus anciennes forêt tropicale du monde.
Depuis Jerantut, on accède au petit village de Kuala Tahan, porte d’entrée du parc, par bus ou barque à moteur. Le prix d’entrée du parc est dérisoire : 20 centimes d’euros et 1 euro par appareil photo, pour la durée du séjour.
Il n’est pas obligatoire de prendre un guide, les sentiers étant très bien balisés et les cartes fournies très précises. Quelques personnes rencontrées auparavant ayant fait un circuit de 2 jours de marche en groupe m’avaient dit ne pas avoir vu d’animaux. J’étais un peu surprise.
Pour la première demi-journée, je me suis contentée de faire doucement connaissance avec la jungle en empruntant des sentiers « faciles ». Je garde l’impression unique de pénétrer dans un sanctuaire : la lumière est filtrée par le feuillage important des immenses arbres, des colonnes de lianes dégringolent des branches, la chaleur est suffocante et les bruits surprenants. Vais-je continuer ?
Je n’avais pas fait 500 mètres qu’un grattement se fait entendre. Je lève la tête et aperçois un lézard d’à peu prés un mètre de long, s’aidant de ses griffes, descendre le long d’une tronc d’arbre. Inutile de dire que, pas très rassurée, je ne me suis pas éternisée pour la mise au point de la photo souvenir.

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Quelques centaines de mètres encore, un malais du parc me désigne un trou en disant : « tarentula ». Cette espèce est d’un joli jaune…Encore une photo difficile à prendre.

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Plus loin ce sont des singes, volant de liane en liane, puis des oiseaux multicolores aux cris perçants.
Le lendemain, la nuit ayant été très pluvieuse, je fais connaissance avec les sangsues. ..beurk. Elles grimpent le long des chaussures et se glissent dans les mailles des chaussettes même les plus épaisses. Une fois accrochées, il faut les laisser terminer leur festin.
Quand à la flore, elle ne manque pas non plus d’étrangeté au niveau de leur forme ou de leur couleur. Par moment, la question se pose de savoir s’l s’agit d’une plante, d’un champignon ou autre..