Transport en jeepney puis en bus local sur une route de montagne pour atteindre Banaue depuis Sagada. Aprés les derniers virages en éplingles à cheveux, on aperçoit les rizières en terrasses de la cordillère : étroites bandes vertes qui ondulent à flanc de montagnes. Vieilles de plus de 2000 ans, les murets ne sont pas façonnés en argile comme en Chine mais en pierres.
Ces murets servent aussi de chemins pour aller de village en village. Avec deux français logeant dans la même Guest house nous partons pour une journée de marche à travers ces rizières. Pas de balisage, il suffit de demander aux gens qui, en cette période, coupent et mettent le riz en bottes. Des marches grossières et inégales permettent de passer d’un « étage » à un autre. Parfois la largeur du muret, souvent moussu, dépasse à peine celle de la semelle de la chaussure et il faut jouer au funambule. Au sommet, le panorama est sublime.
Deux jours plus tard, je me rends à Batad, petit village vivement conseillé par la propriétaire de la guesthouse. Je logerais chez l’oncle Ramón qui y propose hébergement et restauration. Le trajet n’est pas de tout repos. C’est en jeepney et sous des trombes d’eau que nous gravissons la petite route transformée en torrent. Je suis étonnée de la puissance de ces véhicules pourtant d’un autre âge. Ça patine parfois, ça part en arrière mais il y a toujours le rocher plaçé au bon endroit pour rectifier la trajectoire.
Et puis la route s’arrête : il faut continuer à pied pendant trente minutes ! La pluie s’est heureusement arrêtée. Enfin, aprés plusieurs dizaines de marche me voici arrivée.
Batad est un village accroché à la montagne. On ne s’y déplace que par des escaliers de pierres ou des chemins de terre. Pas de wifi, ni de réseau téléphonique. Les villageois continuent leur dur travail de riziculteur. Les enfants vont à l’école en courant sur les murets, et aprés l’école pataugent dans les rivières.
Les greniers à riz, aux piliers en bois sculpté. Des crânes de buffle, témoignages de la richesse de la famille y sont accrochés.
Le lendemain matin, en prenant le petit-déjeuner sur la terrasse, j’aperçois la beauté du lieu.
Je passerais la matinée à travers les rizières, à monter et descendre des centaines de marche et l’aprés-midi à me reposer et admirer le panorama. Je ne veux pas en perdre un seul grain (de riz évidemment).
Le lendemain, je prends le bus de nuit vers Manille, puis un vol qui m’aménera vers Kuala Lumpur.
J’ai vraiment apprécié les Philippines par le contraste des paysages et des manières de vivre, mais surtout par un point commun : partout la gentillesse, la joie de vivre et le sourire des gens.